#Interview Rodmusic x Mathieu Koss
Producteur français le plus en vue du moment, Mathieu Koss décline à l’envie des titres incontournables et intemporels, jusqu’à en faire de nouveaux hits planétaires. Fruits de prestigieuses collaborations et signées d’une identité electro pop solaire, ses reprises accumulent les récompenses. Il revient en exclusivité pour Rodmusic, sur celles qui l’ont révélé au grand public et qui l’ont poussé au plus haut niveau, juste avant de nous parler de « Wicked Game », sa toute nouvelle reprise en passe de suivre le même chemin. Rencontre.
À 31 ans, quel est aujourd’hui ton état d’esprit ?
Au moment où j’écris, je suis malade (un petit rhume), mais sinon je crois que je ne me suis jamais senti aussi bien en tant qu’homme et surtout en tant qu’artiste.
Elle semble presque naturelle, pourtant ton ascension fulgurante reflète également un parcours semé de doutes et d’embûches. Raconte-nous comment tout a commencé.
Il est vrai que si on ne me suit pas depuis le début, on pourrait croire que je débarque de nulle part alors que pourtant j’ai commencé il y a plus de 10 ans maintenant. Au début c’était avec 2 potes de chez moi à Nancy en 2005/2006. On se retrouvait dans la cave de l’un d’entre eux à 6h du matin pour créer des sons, c’était vraiment cool. On passait plus de temps à rigoler qu’à réellement faire des titres, mais on a appris pas mal de techniques ensemble. C’est pendant ces années-là que j’ai commencé à me dire que je pourrai essayer d’en faire mon métier. En 2014, lorsque je suis rentré d’une année de voyage, j’ai décidé de me lancer à 100% et je crois que c’est la meilleure décision que j’ai prise dans ma vie. Depuis 2014, je bosse comme un fou pour faire évoluer ma musique et la vision que j’ai. Ce n’est pas facile, j’ai souvent voulu arrêter, on a souvent voulu me décourager, mais j’ai toujours su me relever, aller de l’avant. Et puis j’ai surtout la chance d’être entouré de super potes, d’une famille et d’une copine qui me soutiennent.
Alok & Mathieu Koss – Big Jet Plane
À la suite de cette incroyable collaboration avec Alok en 2017, quelles opportunités se sont offertes à toi ?
À vrai dire, pas grand-chose contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette période n’était pas la meilleure pour moi. J’étais en fin de deal avec Spinnin’ Records et on n’était plus en accord sur la vision du projet, du coup on s’est séparé. Je me suis retrouvé solo avec un hit et une pression énorme. Je ne savais pas comment gérer et j’ai explosé mentalement. Il m’a fallu quelques mois pour me recentrer. Mais dans cette épreuve j’ai eu l’une de mes meilleures idées : « Never Growing Up ».
Ce titre marque un tournant dans la direction artistique de ton projet. Pourquoi cette évolution vers des sonorités plus Electro Pop ?
C’est tout simplement ce qui me fait vibrer. Produire des musiques clubs ne me satisfaisait plus, j’avais l’impression de tourner en rond et je me sentais capable de produire autre chose que des lignes de basses. Il y a aussi la fierté dans les yeux de ma grand-mère quand elle a entendu ce titre pour la première fois en radio. Ça a clairement contribué à faire évoluer ma musique.
Nombreuses sont tes collaborations prestigieuses, mais tu fais partie d’une poignée de chanceux à avoir pu travailler avec Aloe Blacc, un chanteur particulièrement lié à Avicii, et dont nous aurions dû célébrer les 32 ans le 8 septembre dernier. Peux-tu nous en dire plus sur cette incroyable collaboration avec lui ?
Justement pour rebondir sur la précédente question, Avicii a fait partie des artistes qui ont fortement contribué à m’orienter vers une musique plus Pop. Et « Wake Me Up » fait partie de ces titres indémodables que j’écoute toujours.
Pour « Never Growing Up », ça s’est fait très simplement, un pote nous a mis en contact. Je lui ai envoyé le titre et la suite vous la connaissez tous. Ce titre a changé ma vie et la rencontre avec Aloe est l’une des plus belles que j’ai pu faire dans ce milieu. On est d’ailleurs toujours en contact et on espère pouvoir vous sortir une suite bientôt !
Mathieu Koss & Aloe Blacc – Never Growing Up
Après la sortie réussie de « The Beach » en totale indépendance, quelles sont les raisons de ta signature avec Universal Music ?
Indé c’est bien, mais la puissance d’un major c’est différent.
Avec Universal ça fait plus d’un an qu’on discute, enfin surtout mon Manager. J’avais pas mal de propositions après le succès de Don’t Leave Me Know avec Lost Frequencies et j’ai finalement choisi celle d’Universal. J’en suis heureux, on verra ce que l’avenir nous réserve ensemble !
Comment s’est déroulée la collaboration avec Yves Paquet autour de cette reprise de « Wicked Game » ?
Je cherchais une voix pour ce titre que j’avais fait pendant le confinement et c’est mon équipe qui a eu l’idée de contacter Yves. Il y a une super voix qui convient parfaitement à ce titre. Je suis vraiment content qu’on ait pu travailler ensemble.
Mathieu Koss – Wicked Game, Pt. II feat Yves Paquet
Qu’est-ce qui t’a séduit dans l’idée de retravailler ce titre de Chris Isaak, si souvent repris ?
Ce qui m’a séduit, c’est la mélodie du refrain que tout le monde connaît. Pendant le confinement j’ai regardé la série Umbrella Academie avec ma copine et à la fin on entend ce remix de Parra For Cuva. Ça m’a fait tilt.
Ce titre est un classique on ne va pas se mentir, il a été repris des centaines de fois. Lorsque j’ai décidé de travailler ce titre, j’ai cherché un moyen de me différencier. J’aime faire des reprises, mais j’essaie toujours d’apporter un nouveau regard et pour Wicked Game j’ai eu l’idée d’écrire une réponse au titre original ce qui rend cette reprise unique.
Ce single marque-t-il le début d’un nouveau chapitre ?
Je crois oui, j’ai beaucoup de musiques qui arrivent et je pense avoir réussi à créer l’univers que j’ai longtemps cherché. Il y a des choses qui vont sûrement vous surprendre et j’ai hâte.
Comment vois-tu l’avenir de Mathieu Koss ?
Je le vois en Headline de Coachella et Tomorrowland d’ici 3ans ( si ça arrive vous aurez eu l’exclu).
Photographie par @guillaume_liberty_photographie