“Mountains” son 1er album : rencontre avec Aedhi
Il en a rêvé ; après de longs mois consacrés pleinement à l’une de ses plus belles ambitions, Aedhi met enfin un point sur la réalisation de son premier album. Rencontre.
Tout d’abord, félicitation ! Fruit de plus d’un an et demi de travail intensif, « Mountains », ton premier album est enfin disponible et nous sommes ravis que tu puisses nous en dire quelques mots. L’œuvre est sortie le 27 janvier dernier pour être exact, tu n’oublieras très probablement jamais cette date ?
Jamais, effectivement. C’est un véritable accomplissement pour moi car ce projet me tenait particulièrement à cœur. Il s’est passé beaucoup de choses depuis son lancement. Je suis parti sans vraiment savoir si j’arriverai au bout ni à quel résultat j’allais aboutir. J’ai attendu ce jour avec impatience pendant longtemps. J’étais partagé entre l’impatience du résultat mais aussi l’impatience des premiers retours qui ressortiraient. Cette date qui n’a cessé de reculer est enfin arrivée et j’en suis aujourd’hui très heureux.
Il faut du courage pour se lancer dans une telle aventure, pourquoi était-ce si important pour toi de produire cet album ?
Sans vouloir plagier KarlK, j’avais moi aussi un paquet de projets commencés que je n’avais pas terminés. Pour ne rien vous cacher, si chacun de mes projets avait abouti, j’en serais très certainement à mon quatrième album. J’ai décidé de m’y mettre sérieusement et de terminer les projets qui me correspondaient le mieux et me plaisaient le plus.
Vous devez certainement penser que j’aurais très bien pu sortir mes musiques les unes après les autres, et vous auriez très certainement raison. Mais c’était ce concept d’album qui me plaisait, de proposer plusieurs choses différentes au sein d’un seul et même projet. Comme ont pu le faire Paul Kalkbrenner avec “Berlin Calling” ou encore Stereoclip avec “Hometown”. D’ailleurs, l’intro de l’album est un petit clin d’œil à ce dernier !
Tu as commencé la musique il y a 8 ans, « Mountains » était donc aussi le moyen de mettre à profit toute ton expérience musicale ?
C’est un peu ça. Je suis passé par beaucoup de style musical et encore aujourd’hui, n’importe quelle musique peut me plaire et m’apporter des idées. C’était compliqué de définir l’angle sur lequel j’allais travailler l’album pour garder une ligne directrice.
Le but était de me faire plaisir sans contraintes ni limites.
Une fois que la direction était établie, le projet prenait son envol et j’ai donné le maximum pour arriver au bout.
Avant de lancer Aedhi, tu as composé plusieurs années dans le groupe PYT, pourquoi être parti sur un projet solo, tu avais envie d’exprimer une musique plus personnelle ?
Le style musical de Mountains ne s’éloigne pas complètement du style de PYT. Ma patte est cependant omniprésente et le résultat aurait été forcément tout autre si c’était PYT qui avait fait cet album. La raison de ce projet solo repose davantage sur une ambition différente des deux parties qui nous a parfois bloqué sur les nombreux projets que l’on avait en commun. Ajoutez à cela un manque de temps pour se retrouver et un départ à l’étranger pour lui, cela devenait vraiment difficile d’aboutir à quelque chose… Pourtant nous avons quelques projets terminés et il n’est pas exclu que cela sorte un jour ! Je l’espère même !
On retrouve au total dans cet album, 4 collaborations dont une avec Clément BCX. C’était presque une évidence, c’est un ami de longue date ?
Nous nous connaissons depuis notre première année de lycée. C’est un de mes meilleurs amis. Depuis toujours, il est le premier motivé pour faire de la musique, que ça passe par la création de groupes de rock ou de chaînes YouTube, faire des covers de musique connue ou encore sortir sa guitare pendant une soirée. Destiné davantage à faire de la musique pop, il s’est tourné vers la musique électronique et nous avons commencé à vraiment travailler ensemble. Ça a commencé par notre reprise d’Ornette avec “Crazy”, mais aussi la reprise de Coldplay avec “Sky Full of Stars”. Aujourd’hui on sort notre première “Original” et on en est très fier !
Clément est en autre l’auteur original du célèbre « Miracle » dont la reprise de Julian Perretta a connu un succès fulgurant. Je suppose que c’est une vraie force de l’avoir à ses côtés, comment en êtes-vous arrivés à ce morceau « Next to You » ?
C’est une vraie force mais surtout une chance. Clément est, non seulement très bon chanteur, mais surtout, multi-instrumentaliste. Il joue très bien de la guitare comme du piano.
Quand il joue sur quelque chose, ça sonne tout de suite.
L’histoire de « Next To You » c’est une boucle envoyée pendant l’été 2015. Je ne savais pas quoi en faire et je voulais juste avoir son avis. Je pensais même partir sur une autre tonalité. Il m’a renvoyé cette boucle avec la guitare électrique du morceau ainsi que des morceaux de voix. Il avait transformé la boucle en véritable musique, tel un magicien. On a mis longtemps à la terminer alors que l’on arrive à se voir tous les week-end. Contrairement aux autres collaborations de l’album, celle avec Clément est une collaboration à 100%. Cest à dire que l’on a créé toute la musique ensemble alors qu’avec les autres, les tâches étaient plus réparties. La difficulté pour ce genre de collaboration est d’arriver à aboutir sur quelque chose qui nous plaise à tous les deux. Résultat : ce fût la dernière musique terminée de l’album. Mais à sa sortie, on en est satisfait tous les deux et c’était très important pour moi que Clément soit présent sur l’album, c’est très significatif.
Quand on écoute l’ensemble des titres, on se rend vite compte que le piano est omniprésent, il ne quitte jamais tes productions ?
J’ai essayé de m’en détacher à de nombreuses reprises. Il revient à chaque fois, que je le veuille ou non. Le piano est un instrument quasi-indispensable pour moi. Il embellit très rapidement un morceau et lui donne un côté “émotif” que j’essaie de donner au maximum dans mes musiques. Lorsque l’on est submergé par une musique, les yeux fermés, dans son lit comme dans le métro, l’arrivée du piano nous fait souvent sortir de nos songes tellement les premières sonorités sont douces et remarquables. C’est ce qui me plait mais j’espère ne pas en avoir abusé !
Le featuring avec Sanga nous a tout particulièrement marqué, tu savais déjà la direction que tu souhaitais prendre en collaborant avec cet artiste ?
À vrai dire, non, pas vraiment. L’idée de départ était la voix au style noir-américain genre Ray Charles ou plus récemment, Gregory Porter voire Kaleem Taylor. Un de mes amis m’a mis en relation avec Jérôme (Sanga) et la musique a pris un style assez différent. C’était très enrichissant. Il m’a beaucoup appris et a apporté un état d’esprit exceptionnel lors de notre collaboration. L’enregistrement ne s’est pas fait en studio mais dans mon appartement sur Paris. Il a appelé un ami qui est venu dans la seconde pour nous jouer un morceau de guitare sur le son. Ca donnait un aspect très “Jam” et c’est un des meilleurs souvenirs que j’ai sur l’album.
Si tu devais retenir un moment fort dans la réalisation de cet album, quel serait-il ?
Pour terminer et peaufiner mon album, je suis parti seul à Annecy, dans un petit studio que j’ai trouvé sur internet. Je me suis complètement coupé de mon quotidien pendant deux semaines pour arriver au bout de ce projet et ne me consacrer qu’à ça. J’ai pu notamment découvrir cette ville française aux paysages magnifiques qui sont notamment très inspirants de par son lac et ses montagnes. D’où le nom de l’album d’ailleurs. L’hésitation se portait entre “The Lake” et “Mountains”, mais j’ai choisi “Mountains” car c’est un vrai point commun avec la Corse, endroit que j’aime tout particulièrement.
Comment vois-tu la suite d’Aedhi ?
À vrai dire, je n’y réfléchis que brièvement pour l’instant. C’est assez difficile avec le travail et je priorise d’abord la promotion de mon album. Pour la suite, on verra ! J’ai beaucoup d’autres projets en cours que j’aimerais vraiment sortir. Mais ça risque de prendre du temps. Comme je disais, j’ai de quoi faire plusieurs autres albums, à condition de trouver l’ “inspiration”… ?