Dans son rapport du 12 mars, le SNEP met en lumière la robuste croissance de l’industrie musicale française, largement soutenue par le streaming. Malgré certains défis, notamment dans l’adoption du streaming payant, la scène musicale hexagonale conserve tout son potentiel prometteur.

Le récent rapport du SNEP – le syndicat national de l’édition phonographique – révèle une tendance encourageante pour l’industrie musicale française. En effet, pour la septième année consécutive, le marché de la musique dans l’Hexagone affiche une croissance impressionnante, avec un chiffre d’affaires en 2023 atteignant les 968 millions d’euros, soit une hausse significative de 5,1%.

Sans surprise, c’est le streaming qui se hisse au sommet de ce succès, représentant les trois quarts des revenus totaux. Les ventes physiques, bien que stables, restent non négligeables, avec les CDs et les vinyles contribuant respectivement à 12% des revenus globaux.

Pourtant, malgré ces chiffres encourageants, les professionnels de la musique demeurent prudents. En effet, les revenus actuels restent loin des sommets historiques enregistrés, notamment en comparaison avec l’année 2002 qui avait marqué un pic dans l’industrie musicale.

Un autre point de préoccupation réside dans la progression relativement modeste des revenus du streaming, augmentant de seulement 10% en un an. Cette croissance, bien que positive, est jugée insuffisante pour soutenir le développement continu du marché musical. Avec seulement 12 millions d’abonnements aux plateformes de streaming payant en France, il apparaît urgent d’encourager davantage l’adoption de ce modèle, surtout face à la croissance explosive observée chez nos voisins anglais et allemands.

Cependant, au-delà de ces défis, l’industrie musicale peut se réjouir de la vitalité de la création française. Avec 17 des 20 meilleures ventes d’albums en 2023 et trois quarts du TOP 200, la production tricolore continue de séduire un public fidèle, plébiscitant les talents et les voix singulières de l’Hexagone.

Cependant, l’électro peine encore à trouver sa place au sein de ce panorama, à l’exception notable d’artistes tels qu’Ofenbach et Kungs, qui brillent sur la scène internationale. Le SNEP souligne également la domination du rap, du hip-hop et du R&B dans les classements, reflétant ainsi les goûts musicaux du public français.

Par ailleurs, une évolution positive est observée du côté de la représentation féminine dans l’industrie, avec un nombre croissant de projets portés par des artistes féminines françaises, démontrant ainsi la diversité et la richesse de la scène musicale hexagonale.

Dans un contexte marqué par l’évolution des modes de consommation et la diversification des genres musicaux, la musique française continue de se réinventer, portée par une créativité sans bornes et une passion inébranlable. Si des défis persistent, notamment dans l’adoption du streaming payant, l’avenir de l’industrie musicale française semble plus que jamais prometteur.