En 2024, l’état des festivals en France présente un paysage contrasté, marqué par de nombreux défis. Après une saison 2023 où l’effervescence des retours de publics se mêlait à des bilans nuancés, la nouvelle année n’a pas été plus clémente pour les organisateurs. Entre imprévus et bouleversements économiques, les festivals adhérents au Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) témoignent de la complexité d’organiser des événements dans un contexte de tensions.

Contexte difficile : imprévus et tensions économiques

Près d’un tiers des festivals a dû composer avec des changements de dernière minute, affectant dates et lieux. Certains ont même été contraints d’annuler en partie leur édition, principalement à cause d’aléas climatiques ou d’un risque financier trop important. À cela s’ajoutent les Jeux Olympiques et Paralympiques, ainsi qu’un contexte politique complexe, qui ont accru les défis organisationnels en concentrant la tenue des festivals sur une courte période.

L’inflation, quant à elle, pèse lourdement sur le secteur : 80 % des festivals constatent une hausse des coûts techniques, artistiques et de sécurité, poussant parfois les organisateurs à envisager une augmentation des prix des billets pour compenser. Cependant, cette mesure reste délicate, car elle pourrait compromettre l’accessibilité pour le public.

Changements dans les habitudes de réservation et concurrence accrue

Face à une diminution du pouvoir d’achat, les festivaliers réservent leurs billets de plus en plus tardivement, complexifiant les prévisions de fréquentation. Par ailleurs, les grandes salles de concert, telles que les Zéniths et les Arenas, semblent captiver davantage les publics, imposant aux festivals une concurrence plus importante. Ces comportements compliquent l’équation financière, surtout pour les festivals remplissant à plus de 90 % mais qui restent néanmoins déficitaires.

 

Engagement sociétal et résilience

Malgré les contraintes, les festivals continuent de se mobiliser sur des enjeux de société, notamment en matière de transition écologique et de lutte contre les violences. Plus de 59 % des festivals ont déjà entrepris des diagnostics de développement durable, et plusieurs participent à des initiatives collectives comme Déclic pour réduire l’empreinte carbone des événements. Par ailleurs, des actions sont également engagées autour de la billetterie solidaire avec SoTicket.

En dépit d’une saison particulièrement difficile, les festivals résistent et s’adaptent aux nouveaux défis en imaginant des formats innovants et des stratégies de financement plus durables. La passion pour la musique et la culture continue de guider ces événements qui, chaque année, enrichissent la scène culturelle française.