Streaming, IA, vinyles : le marché musical français franchit le milliard d'euros

Streaming, IA, vinyles : le marché musical français franchit le milliard d’euros

Le marché de la musique enregistrée en France vient de franchir une étape symbolique : pour la première fois depuis près de 20 ans, il dépasse le milliard d’euros de chiffre d’affaires sur l’année 2024. Mais derrière ce cap impressionnant, l’industrie musicale avance sur un fil, entre progression lente, défis technologiques et quête d’un nouveau souffle.

 

Sans surprise, le streaming par abonnement domine le paysage musical français. Avec 60% des revenus du secteur, soit 522 millions d’euros, il progresse de 11,4% en un an. Mais à y regarder de plus près, cette montée en puissance reste inférieure à la moyenne mondiale (+10,6%). Attirer de nouveaux abonnés, notamment chez les plus de 50 ans, devient une priorité pour combler ce retard.

 

 

 

 

Malgré l’ère du tout-numérique, les supports physiques conservent une place non négligeable avec 195,6 millions d’euros de revenus. Le CD, souvent donné pour mort, tient encore debout avec 10 millions d’unités vendues, tandis que le vinyle, véritable phénomène de niche, capte 11% du marché. Un fait marquant : l’essor des “boutiques artistes”, où les fans accèdent directement à des éditions exclusives, confirmant une tendance à la consommation ultra-ciblée.

 

 

IA et rémunération : un enjeu crucial

 

 

Derrière ces chiffres, un élément inquiète les professionnels du secteur : l’intelligence artificielle. Si elle ouvre des perspectives en termes de création et d’automatisation, elle menace aussi la répartition des revenus. Le Snep insiste sur la nécessité d’accords de licence à la carte plutôt que d’un modèle de licence globale, afin d’assurer une meilleure protection des artistes et des ayants droit.

 

 

 

Malgré ces obstacles, un chiffre illustre l’engouement grandissant pour la musique : les Français écoutent en moyenne 42 minutes de musique en plus par semaine que l’an dernier, avec une consommation intensive chez les 15-24 ans. Pourtant, cette consommation record ne suffit pas à accélérer significativement la croissance du marché.

 

 

L’industrie musicale française a démontré sa résilience, mais l’enjeu est clair : transformer l’engouement des auditeurs en une croissance économique réelle et durable. Entre adaptation aux nouvelles habitudes de consommation et lutte pour une meilleure redistribution, le débat est plus ouvert que jamais.

 

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